Seule Austen a compris
La préciosité du bonheur bourgeois, sa bataille vaine et pourtant si importante
C’est le 16 juillet, pour certains ce sont les vacances réglées au milimètre. Les valises sont faites, on sait qui, quand, comment, quoi faire. J’ai la chance de ne pas connaitre ce train-train si réglé qui nous donne un coup de vieux direct.
Ce coup de vieux de mimétisme parental ou générationnel. Confortable comme un film de Funès, répétitive comme une balade de Lelouch dans un film des années 80. Tout est bien rodé. Même les disputes. Elles se ressemblent aussi d’ailleurs. Et on s’en veut de gâcher déjà le début avec les mêmes pièges. Le contenu des valises. Les activités des prochains jours. Le temps d’écran. Les menus. La chaleur. Les invitations ou pas. On se fait chier à se faire chier. Les livres nous offrent le vrai exotisme quand ce n’est pas d’observer la nouvelle mode (danse) des ados. Qui nous rappelle que nous aussi nous étions jeunes. Il y a déjà longtemps ?
Mes derniers étés pourtant, j’ai coupé cette routine, j’ai choisi de travailler comme je pouvais. Cette léthargie estivale me fatiguait, me stressait même. Parfois je me dis que j’ai gâché du temps précieux à être devant mon pc. Mais c’était ma seule possibilité de m’échapper. De sortir de ce tourné en rond. C’est très bizarre d’entreprendre, cela nous rend comptable analytique de notre temps.
Et puis je repense à cette phrase balancée par mon cher et tendre au début de notre relation “je ne veux pas d’un petit bonheur bourgeois, je suis pour tout sauf ça”. Bon dieu, c’est à croire que quelqu’un l’a entendu en haut. Car j’ai râlé, j’ai râlé “qu’est ce que tu as contre le petit bonheur bourgeois?” en roulant des yeux très forts sur cette lubie intellectuelle très Assassienne*. Il me répond “c’est chiant, un job tranquille des enfants et une maison”. J’avais haussé les épaules, car ma marocanité superstitieuse savait qu’il ne fallait jamais au grand jamais insulté l’avenir.
N.B: as tu remarqué que cette phrase est souvent utilisé quand on ne sait pas définir ce qui nous rend vraiment heureux ?
Oui notre rencontre m’a sorti des sentiers battus mais faut-il se cacher derrière un petit doigt pour voir à quel point que le petit bonheur bourgeois est la définition même du luxe ? Le luxe entre des périodes. Car qui sait vraiment ce que ces bourgeois ont vécu ? Mautpassant même rendait finalement sexy la vie de notable du moins dans la tête de ses héros.
Faut il toujours de la grandiloquence? Des grands gestes d’amour ? Des paysages exotiques ? Qu’en penses tu ?
Sommes nous juste à chercher à nous échapper de ce qui est ennuyant et chiant, ou dur et dramatique sinon tragique?
Je me laisse influencer par mes lectures japonaises peut être.
Ou suis je mélancolique comme seule Jane Austen peut décrire et je n’ai pas son talent.
Ou suis je fatiguée de Instagrammeur filmant par drone… je ne sais pas.
Il se trouve que surtout les sentiers battus sont ce qu’on connait et quand on en sort, cela fait flipper sa race.
Alors profite des sentiers battus.
La semaine prochaine, je t’écris à propos de ce chemin non battu que j’emprunte et sur laquelle on me pose souvent des questions !
Et n’hésite pas à les poser ci-dessous 👇.
Je te souhaite un bon week end,
PS: Merci d’être auprès de moi durant cet été, cela m’aide beaucoup
☕️☕️
B