Le leadership ou le génie de l'action : ça tient à quoi ?
Depuis quelques temps, certaines (à raison) pointent du doigt l'effacement de l'histoire des femmes. Celles, pourtant, qui ont fait beaucoup. Mais voilà l'histoire est faite par les gagnants.
Désormais, je te partage ici une fois par mois (si tout va bien et ma vie est chaotique je le rappelle) un décryptage du monde à impact, une analyse sur le monde qui se profile et sur les liens que j’arrive à connecter et des synthèses de témoignages des personnes que je rencontre.
Comme une session de brainstorming ensemble 😌 ça te dit ?
Et ci-dessous 👇 mon actu en quelques lignes.
Mon décryptage :
Depuis que je travaille sur mon roman fiction (genre), en arrière plan de ma vie d’entrepreneur #thehelpr , je travaille le moodboard d’inspiration pour mes personnages. Travaillée par mes propres démons, j’essaie de les identifier par la question de l’action et de la lenteur.
J’aurais l’occasion de développer plus cette question ici.
Les personnages ont ils besoin de grandiloquence pour susciter l’admiration et l’émotion? Cela m’interroge sur nos vies réelles et sur la place de fiction. Et par ricoché cela m’a fait penser au leadership féminin, aux images de grandes héroïnes. Au combat de certaines, plus contenporraines, à traverser le plafond de verre mais de tomber de la falaise de verre. Prenons exemple de la dernière Première Ministre britannique : 1) elle choisit de prendre poste quand il n’y avait personne pour ledit poste 2) ses soutiens étaient rares et ont continué à se raréfier 3) mise à la porte comme une mal propre elle devient une caricature, lynchée en place publique d’avoir aggravée la crise.
Pourtant le modèle féminin de leadership a trouvé pendant longtemps une seule forme “ la reine des abeilles” : unique, autoritaire, choisissant même certains codes des hommes (comme Thatcher la dame de fer). En 2022, à force de femmes plus nombreuses dans les postes de pouvoir le modèle Queen B (pas Beyoncé mais reine des abeilles) est de plus en plus questionné.
L’effet de solidarité : sororité what ?
C’est peut être ce qui m’intrigue ici en France, j’ai grandi dans un monde peut-être d’une certaine manière assez matriarcale. Un monde qui culturellement connaissait voir faisait (et fait encore) avec le pouvoir des hommes, de leur domination extérieure et qui faisait tout pour contre-balancer.
La sororité fleurit comme une évidence (pas toujours évident) ici alors que dans les maisons marocaines, la solidarité féminine est le seul moyen de bien vivre. Car si jamais une femme, une belle-mère, une belle soeur, une voisine, vous considère rivale qui vous aidera ? Rarement l’homme.
Et pourtant la mode aussi maintenant c’est d’utiliser à tout va le #sororité alors qu’en coulisse ça bataille dur, voir se clasher entre femmes à coup de communauté car “ça mobilise tu comprends, surtout quand tu dois vendre un livre”.
J’ai écouté l’autrice du livre Rivales débunker les mécanismes de rivalité, elle qui a une soeur jumelle et qui finalement n’a jamais pris sa soeur comme rivale.
La ruse des femmes
J’ai grandi avec ce dicton tiré d’un verset coranique “méfiez vous de la ruse des femmes”. J’ai essayé longtemps de cultiver ma ruse, de la renforcer comme un avantage stratégique et puis un jour j’ai compris.
La ruse est une forme de stoïcisme : attendre la bonne heure, choisir l’énergie, prioriser ce qui compte, tout glisse. La ruse ne serait pas la force brute ni physique ni de puissance mais une forme d’extension tentaculaire de son aura, de son influence et des ressources disponibles (de ne pas tout faire soi même).
Ce que j’ai appris, n’a rien de glamour, cela s’est fait à goût de larmes mais sans pathos. Juste que la vie s'emmêle comme d’habitude. Je viens de passer le cap de mes 35 ans et à bien des égards, je suis déçue de ne pas avoir atteint les objectifs statutaires que je m’étais fixée. Mais parce que j’ai dépassé ce stade glamour que je suis plus… centrée et moins fébrile. C’est peut être cela la ruse, de ne pas se comparer, d’éviter les poncifs et les indicateurs pour se ressemble. Peut être que je suis fatiguée aussi ou que j’arrive enfin à me dépêtrer de certaines formes déplacées de l’égo.
Mais moi aussi j’ai appris qu’il y a eu un effacement organisé des leaders femmes de mon histoire, de ma culture. Je ne connaissais aucune femme de (grand) pouvoir jusqu’il y a peu. Je nomme Kahina qui résista aux envahisseurs musulmans sur les terres du Maroc jusqu’à perdre littéralement la tête, Fatima al Fahria qui a construit la première université au monde à Fès, Zaynab Nafzaouia qui a fondé Marrakech et qui a épousé 4 sultans (lol) dont Youssef Ibn Tachfine. Certaines se sont mariées d’autres non. Mais leur point commun ? dépasser l’attendu, le conformisme.
Elles n’ont pas été choisies, elles ont choisi.
Voilà la différence avec notre ère contemporaine où le leadership est décrété par certains ou certaines alors que le leadership est dans l’action.
Les exemples que je viens de citer ont eu longtemps un effacement mémoriel. Et cela m’interroge même sur cette question : jusqu’où suis je prête à aller pour risquer l’effacement ?
Voilà ce sont ces questions que me traversent, m’inspirent pour le roman en cours : trouver notre place, choisir notre place, la prendre avec les dents ou avec les griffes, s’y placer aussi avec douceur et avec intelligence ou avec calme.
Mon actu :
Voici le lien avec mon actu : j’ai attendu longtemps d’être choisie, d’avoir la permission de faire telle ou telle chose.
Mais voilà deux ans et demi plus tard (oui c’est long), je ressens dans mes tripes des frémissements. Au moment le plus sombre, le plus difficile, j’ai failli tout arrêter cet été.
Je ne peux pas encore t’en dire plus, juste merci à celles qui m’écrivent, m’aident et me soutiennent. Il y en a beaucoup parmi vous.
Merci. C’est aussi ça le leadership, pousser l’action des autres, l’encourager, la faire fleurir.
Ma dette envers vous est grande donc j’essaie à mon niveau de rendre autant que je peux.
D’autres actualités te seront partagées par ici mais sois patiente avec moi, j’attends de les sécuriser.
Si tu as des questions n’hésite pas à me les poser par ici, j’y répondrai.